ENQUETE EN BELGIQUE SUR LES TRAFICS DE
CHIOTS ET CHATONS : DES PREUVES IRREFUTABLES
Avant la présentation
le 13 février à l'Assemblée Nationale par Madame
Perrin-Gaillard, députée des Deux-Sèvres, d'un rapport
sur le commerce des animaux de compagnie, One Voice a mené
l'enquête.
DOSSIER
DE PRESSE.
One
Voice vient de filmer en caméra cachée les
chiots déchargés des camions de pays de l'Est,
dans un centre de transit belge fournissant des
animaleries et éleveurs français. Nous avons
passé des semaines à enquêter sur l'un des
principaux centres de transit des chiots et
chatons en Belgique. Nous avons filmé en caméra
cachée les camions arrivant des pays de l'Est (Hongrie
et République Tchèque), déchargeant les
animaux ensuite vendus aux particuliers dans
l'animalerie servant de façade, et aux «
marchands » (animaleries et éleveurs) sous de
grandes tentes regorgeant d'animaux de toutes les
races et couleurs possibles. Nous avons acheté
des animaux dont certains avaient moins de huit
semaines (il est illégal d'importer en France
des chiots de moins de huit semaines). Certains
étaient malades, tous portaient des puces électroniques
non enregistrées. Ces puces ne permettent pas
d'identifier la provenance des animaux. Elles
viennent de deux pays différents et datent de
deux ou trois ans. Nous essayons actuellement
d'identifier les pays et les sociétés les ayant
fournies. Dans ce centre, il est possible
d'obtenir n'importe quelle race de chiot ou de
chaton, soit immédiatement (le choix dépasse
l'imagination !), soit le mardi suivant (jour de
livraison des camions des pays de l'Est). Des
centaines de chiots y transitent chaque semaine.
Les animaux en provenance de pays non indemnes de
rage devraient être vaccinés et correctement
immunisés. Il existe encore de nombreuses zones
rabiques dans les pays de l'Est. Depuis l'entrée
en vigueur le 1er août 2001, de la nouvelle réglementation
décidée par le ministre français de
l'Agriculture, des chiots et chatons de Hongrie,
République Tchèque, Pologne, etc., ne peuvent
plus entrer en France. Mais la législation
belge, moins contraignante, permet aux chiots d¹entrer
en Belgique dès l'âge de sept semaines. Vaccinés
et dotés d'un carnet de santé belge dès leur
arrivée, les animaux deviennent des chiots de
l'Union européenne et peuvent aussitôt entrer
en France. Ceci pose un grave problème
sanitaire, mais aussi de bien-être. Les chiots
non encore sevrés sont souvent très malades et
coûteront cher à leurs propriétaires. Arrachés
trop tôt à leur mère, transportés des jours
en camions, ils n¹ont pas été sociabilisés et
développeront souvent des problèmes
comportementaux très graves (morsures, syndromes
de privations, hyper attachement etc.). Les témoignages
recueillis par One Voice sont alarmants. Golden
retriever très agressif, labrador de 15 mois
euthanasié par ses maîtres, chiots et chatons
morts de maladies. Et ce, sans parler du problème
de la rage. Sur les huit animaux achetés par One
Voice, deux sont entre la vie et la mort.
Pourtant, les vendeuses, méfiantes, ont refusé
de nous vendre les nombreux animaux en état
douteux présents en vitrines. Par ailleurs, un
chat est très agressif et non sociabilisé, et
un chien présente des traces de morsures, un
syndrome de privation et des problèmes de développement
musculaire.
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CAMPAGNE D'INFORMATION SUR LE TRAFIC DES
ANIMAUX DOMESTIQUES.
En septembre 2001,
One Voice a adressé au Ministre de l'Agriculture
et de la Pêche un rapport édifiant sur les réseaux
d'importation d'animaux domestiques et a lancé
une campagne nationale d¹information. One Voice
s'est déjà illustrée en dénonçant quelques-uns
des acteurs de ce commerce sordide et indigne.
Sans réponse du Ministre de l'Agriculture, elle
lui a réécrit en décembre. Près de 100 000
chiots et chatons sont importés illégalement en
France chaque année. Un contexte de
surpopulation animale en France. Deux éléments
contradictoires caractérisent la situation en
France.
- Une
surpopulation (les refuges sont saturés, les
animaux se reproduisent sans contrôle chez les
particuliers)
- Les
importations augmentent de manière exponentielle
et des élevages industriels se créent
Importations parmi ce cheptel : plus de 100 000 déclarés
par an. Le plus gros courtier de France, Francis
Duprat en déclarait 19 000 mais les services des
douanes considèrent qu¹il en importait en réalité
quelques 40 000.
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LE RAPPORT ADRESSE AU MINISTERE DE
L'AGRICULTURE ET DE LA PÊCHE.
Nous avons proposé
au Ministre de l'Agriculture et de la Pêche, un
état des lieux des importations de chiens, avec
l'ensemble des informations que nous avons
recueillies après plusieurs années d'enquête.
De nombreux intermédiaires, pseudo-éleveurs en
France et animaleries, sont devenus peu à peu
revendeurs de chiots élevés dans le Centre et l¹Est
de l'Europe. Ces animaux sont importés au mépris de
la réglementation en vigueur. Les importateurs
leur offrent parfois une « virginité » dans
les pays de la communauté européenne pour
profiter d'une réglementation plus souple et
plus facile à mettre en oeuvre. Les animaux en
provenance des pays communautaires peuvent
arriver sur le sol français avant l¹âge de
trois mois, sans identification individuelle ni
contrôle sanitaire. Pour les autres pays, c¹est
tout le contraire.
Dans cette
affaire sont en jeu :
- le
respect des contraintes sanitaires (limitation
des risques de propagation des maladies)
- le
respect des règles du jeu en matière de
commerce (publicité véridique, honnêteté par
rapport aux acheteurs)
- le
respect dû aux animaux qui ne sont pas de
simples objets.
Nous avons demandé à Monsieur
le Ministre :
- de
mettre en oeuvre les moyens nécessaires à l¹application
de la loi, et notamment de la réglementation en
vigueur depuis le 1er août 2001
-
l'interdiction du courtage
- une réglementation
sur le transport des animaux domestiques
- l'affichage
obligatoire dans les animaleries de l¹origine
des chiots (ou des chatons) avec les coordonnées
de l'éleveur
- la
limitation de la vente aux animaux inscrits au
Livre des Origines Françaises (LOF)
- un
dispositif pour veiller au bien-être des animaux
en vente
- une procédure
de suivi des animaux non vendus Par ailleurs, une
réflexion sur les élevages intensifs, de plus
en plus nombreux, nous semble urgente.
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LA CAMPAGNE.
Nous essayons de
montrer aux consommateurs qu'il existe différentes
manières d'envisager l'achat d'un animal de
compagnie. Mieux informé, le public sera
responsabilisé par rapport à sa façon «
d'acheter ». Les achats impulsifs sont
souvent source de déception ou de problèmes.
Nous souhaitons inciter le public à prendre
conscience que l'achat d'un chien est un acte qui
engage pour le restant de la vie de lanimal,
qu'il existe de très nombreuses bêtes en
souffrance dans les refuges, et qu'il est inutile
d'inciter les animaleries à importer des animaux
quand il y a déjà surpopulation. One Voice
tient à faire savoir qu'il existe des éleveurs
parfaitement honnêtes et soucieux du bien-être
de leurs animaux. Ils souffrent d'ailleurs d'une
concurrence absolument déloyale depuis le développement
de ces importations. Le développement d'élevages
industriels les fragilisera plusencore à l'avenir.
Ces éleveurs font naître des quantités
raisonnables de chiots, surveillent les qualités
morphologiques et psychologiques.Les femelles ne
procréent qu'entre l'âge de 2 et 7 ans et les
chiens vivent dans de bonnes conditions d'hygiène,
et dans un environnement affectueux. Leurs chiens
sont inscrits au LOF, Livre des Origines Françaises,
seule garantie d'acheter un chien de race.
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One
Voice est née en 1998, sous le parrainage du défunt
professeur Théodore Monod, du regroupement de plusieurs
structures pour défendre le droit des animaux au
respect, à la vie et à la liberté. Premier groupe français
oeuvrant en faveur des droits des animaux " de
laboratoires ", One Voice lutte aussi pour les
animaux à fourrure, de cirque, d¹élevage et de
compagnie. Elle met en place des actions médiatiques
pour amener le public à comprendre que le sort des
animaux est profondément lié à celui de la nature et
de l'homme. Le respect des uns et des autres est
indissociable. Apolitique, non confessionnelle et indépendante,
One Voice regroupe 20 000 membres et sympathisants, et édite
un magazine trimestriel, Animaction. Spécialisée dans
les campagnes ciblées et de longue haleine, elle informe
le public sur les souffrances infligées quotidiennement
à des millions d'animaux (et soigneusement tenues secrètes
par ceux qui en profitent), éduque les enfants et fait
pression sur les décideurs, notamment les pouvoirs
publics, pour qu¹ils modifient les textes de lois en
faveur des animaux.
Muriel ARNAL
One
Voice
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